avec Laurence Tardieu


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Avec ‘Une vie à soi’ Laurence Tardieu nous livre un roman essentiel.

Elle y croise des fragments biographiques de la photographe Diane Arbus et des éléments autobiographiques, et nous raconte ainsi une rencontre artistique, deux chemins de vie qui se font échos.

Ce roman est essentiel parce qu’il y est question de mort et de vie, au cœur de la création artistique, et que l’art même s’il ne peut pas toujours éviter le pire (le suicide pour Diane Arbus), peut aider à se trouver, il peut sauver. ‘Je sais aujourd’hui ce que je ne savais pas à neuf ans : que rien ni personne n’est éternel, que les nuits peuvent vous engloutir entièrement, je sais aussi que je suis vivante’ .

Laurence Tardieu, à l’aube de la quarantaine, se raconte en tant que femme et écrivain, écrit le poids de l’enfance, de la famille, la difficulté de choisir et d’imposer ses choix, la difficulté de créer, la peur de ne plus parvenir à écrire. Cette voix d’autofiction n’est en rien impudique, car elle est au cœur même d’une démarche artistique, du processus d’écriture, et ainsi transcende le personnel vers l’universel.

Elle questionne et affirme la nécessité d’écrire. Elle l’a fait dans un essai ‘L ‘écriture et la vie’ et le fait ici dans un roman. ‘Regarde Laurence ce que tu as fait avec tes livres’ lui a dit son père ‘N’ aies pas peur. Un écrivain à tous les droits’ lui a dit son éditeur.

L’écriture comme acte de création, comme réflexion sur le réel, mais aussi le travail sur le langage est au cœur de ce roman. Celle que l’on a souvent désignée comme ‘écrivain de l’émotion’ affirme désormais son soucis de précision de la langue. Dans ‘l’Écriture et la vie’, elle exprime son exigence de vérité, sa soif d’exploration du réel, la nécessité d’une mise en danger, le passage du moi au soi, et la recherche de la précision de la langue. Et cite Gide pour illustrer son propos ‘Il ne suffit pas de lire que les sables des plages sont doux ; je veux que mes pieds nus le sentent’.

Laurence Tardieu nous parle d’elle, de son intimité, de ce qui la constitue profondément, mais à travers elle, elle nous interroge sur nos failles, nos fragilités, nos quêtes et nos combats. Tout comme elle se plonge dans la vie et l’œuvre de Diane Arbus afin de se trouver elle-même, nous la suivons dans son parcours pour mieux traverser notre nuit et trouver la lumière. Notre vie à nous. Une vie à soi.

Pour écouter Laurence Tardieu : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=813750

diane-arbus.jpgPour voir Diane Arbus :  http://diane-arbus-photography.com/