L’art du masque démasqué

Support poétique, sacré ou rituel, objet d’art et accessoire de théâtre, le masque sera à l’honneur au Bois de l’Aune, pôle artistique et culturel de la Communauté du Pays d’Aix, au travers d’une exposition inédite consacrée à la collection des masques de théâtre de Erhard Stiefel, « Masqué ».

Connaisseur passionné du théâtre japonais, Erhard Stiefel s’est laissé convaincre de présenter sa collection unique qui l’a guidé dans son propre travail de sculpteur. Plus de quatre-vingt pièces témoignent de la puissance de cet art aujourd’hui menacé de disparition et qui relie les hommes à travers les siècles et les continents : d’un Arlequin de la Commedia dell’arte au Topeng balinais et aux masques Cham du Bhoutan en passant par l’Indonésie, l’Inde, la Thaïlande, la Chine, ou le Japon.

« Plusieurs fois dans ma vie, je me suis trouvé face à de véritables trésors (…) Faire une exposition de masques m’a toujours semblé impossible, car le masque est alors dans une situation de “repos”, vide et imprécise : il doit être dansé ou joué pour se montrer (…) Mais, je me suis aperçu que le masque en général, surtout en Occident, est très méconnu et qu’une grande confusion s’installe de plus en plus à son sujet. Alors, je me suis laissé persuader d’exposer ma collection, pour que l’art du masque de théâtre vive », confie Erhard Stiefel.

L’exposition débute avec des masques de carnaval de Suisse, pays d’origine d’Erhard Stiefel. Elle se poursuit avec des œuvres de la Commedia dell’arte. Trois exemplaires originaux extrêmement rares, jamais exposés et classés au patrimoine mondial de l’Unesco seront également présentés ainsi que des créations d’Erhard Stiefel utilisées au Théâtre du Soleil pour le spectacle L’Âge d’or.

Le parcours se prolonge, selon le souhait de l’artiste, par un voyage à travers l’Inde, le Bhoutan, la Thailande, la Chine et le Japon avec les masques de Gigaku du IVè au VIIè siècle. La visite se termine par le Nô et le Kyogen, que Stiefel considère comme « l’art du masque le plus sublime ».

Sculpteur de masques

Né en 1940 à Zurich, Erhard Stiefel étudie le dessin et la peinture aux Arts Appliqués de Zurich. Il entre ensuite à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, puis à l’Ecole Jacques Lecoq, et s’oriente vers la sculpture. Sensibilisé dès l’enfance à l’univers de la scène, fasciné par le carnaval, il commence très jeune à façonner des masques.

C’est pour perpétuer l’art du masque qu’il a cherché à renouer avec les traditions anciennes, tout en proposant de nouvelles créations pour le théâtre d’aujourd’hui. Chacun de ses masques est une œuvre unique faite sur mesure, essentiellement avec du cuir, du bois et du textile.

Depuis 1965, il a ainsi créé des centaines de masques pour les plus grands metteurs en scène de théâtre et de cinéma : Ariane Mnouchkine, Maurice Béjart, Jean-Pierre Vincent, Antoine Vitez, Yannis Kokkos, Alfredo Arias, Jean-Louis Tamin ou encore Tim Robbins.

Pratique

  • Du 28 janvier au 23 février 2012 au Bois de l’Aune – 1 place Victor Schoelcher – 13090 Aix-en-Provence
  • Entrée libre, du mercredi au samedi de 16h00 à 18h00
  • Les soirs de spectacle à partir de 18h (2, 3, 20, 21, 22 et 23 février)
  • Visites commentées sur rendez-vous du lundi au vendredi de 9h00 à 18h00
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