avec Arnaud Cathrine.
On tombe en lecture avec les mots de Duras ‘Après c’est devenu moins grave, une histoire d’amour.’On se laisse séduire de nouvelle en nouvelle, on s’abandonne de personnage en personnage, passant du féminin au masculin, de l’irraisonnable à la folie, du sentiment à la bestialité, de la pensée à la sensualité, de l’oubli au souvenir. On aime se laisser surprendre par une écriture toujours élégante, mêlée à un ton plus cru, qui épouse les désirs et les affres de ses personnages. ‘Pourquoi durer est-il mieux que brûler ?’
‘Chaque rendez-vous fixé n’est jamais qu’une promesse qui pourrait ne pas être tenue’. Dans ‘J’attendrai’, deux magnifiques personnages, le jeune homme et la vieille femme se font miroir, de chaque côté de la rue –du temps-, et vivent leur attente en observant l’attente de l’autre, dans une même tension. Barthes est ici joliment convoqué avec ses ‘Fragments d’un discours amoureux’.
Pas exactement l’amour : l’amour se dévoile par son caractère insaisissable, il se donne par ce qui échappe, par ce qui se dérobe. L’indéchiffrable, l’intranquillité, la perte, l’attente. Exactement.
