Victor Hugo vient de mourir

Judith Perrignon nous annonce la terrible nouvelle. Et nous voilà parmi les proches au chevet du grand-père qui a perdu femme et enfants. Et nous voilà avec les journalistes postés dans les cafés face à la grande demeure. Nous voilà aux côtés de Louise Michel et de Clemenceau. Nous voilà surtout avec la foule, le peuple, les grévistes en lutte, les nécessiteux, tous ceux à qui les mots du poète ont apporté de l’espoir et qui refusent que cette voix ne s’éteigne…

‘Ils lèvent les yeux vers les fenêtres fermées où ils l’ont aperçu, déjà, debout, saluant, ils palpent l’absence, le silence, la mort qui œuvre à l’intérieur et les laisse vivants, vaguement effarés, avec ou sans chapeau, avec ou sans rang, comme des personnages en quête d’auteur’.

‘La foule pressent le vide. Elle voudrait laisser planer encore la présence du poète, sa voix par-dessus et entre les hommes. Le poète a charge d’âmes. C’est lui qui l’a dit, et quelque chose d’électrique dans l’air montre qu’il y est parvenu.’

‘Paris offre au poète le culte d’ordinaire dévolu aux despotes, aux empereurs et aux rois, il était le souverain des mots, de l’imaginaire. Il leur a inoculé un vaccin, un espoir, alors aussi dure que soit la perte, le fond des cœurs semble tranquille’.

Par le prisme de cet évènement historique, Judith Perrignon nous dépeint avec le talent qu’on lui connait, toute une époque avec ses enjeux sociaux et politiques. Et comme l’a si bien écrit Hugo ‘Le peuple a sa colère et le volcan sa lave qui dévaste d’abord et qui féconde après.’ Ici triomphe le pouvoir des mots et de la littérature.

Pour écouter les lectures de Judith Perrignon : http://www.franceculture.fr/emission-les-bonnes-feuilles-judith-perrignon-victor-hugo-vient-de-mourir-2015-07-23

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