Des romans pour l’été

La Grande villa / Laurence Vilaine

‘Le bureau est face au mur, et je sais dans mon dos le soir qui tombe. La pénombre estompe les contours et feutre la lumière, et la grande chambre devient peu
à peu noir et blanc, c’est en allumant la lampe que je rétablis les couleurs. Je joue avec l’interrupteur en même temps qu’avec le bleu du ciel : encore un peu clair, il dit, collées l’une à l’autre, la couleur de l’été et l’odeur de la terre sèche ; déjà un peu sombre, il prépare aux constellations leur scène pour la nuit – si on regarde le ciel sans ciller, est-ce qu’on voit les étoiles naître.’
‘La première fois dans la Grande Villa, c’était comme si je la connaissais depuis toujours. La deuxième, c’était après la mort de mon père.’
‘Écrire, c’est crier sans bruit, cracher entre les lignes, aimer en secret, frissonner beaucoup.’
Il est question ici de deuil et d’écriture. Un texte lumineux.

Pour en savoir plus sur le roman et l’auteur : http://www.la-marelle.org/la-grande-villa/

Pour découvrir la lecture musicale de ce roman : https://vimeo.com/203703816

 

Le Cœur à l’aiguille / Claire Gondor

‘Vus de sa table de travail, ils prenaient entre l’ivoire et l’opaline les nuances patinées des pavements anciens. D’un papier à l’autre, le grain même différait, tantôt lisse, presque satiné et appelant la caresse, tantôt piqué d’infimes reliefs ou moucheté de frissons. Des arabesques à l’encre sèche habillaient leur nudité blanche’.

‘Alors elle l’a préparée, jour et nuit, sa robe de mariage, avec ses mots à lui, et si elle le pouvait, elle les coudrait à même sa peau, elle se les tatouerait à l’aiguille et au fil, sur les seins et sur les hanches, pour en sentir la morsure, pour ne jamais être distraite de lui’.

Une histoire d’amour nous est racontée au fil des lettres cousues et des larmes versées. Un premier roman original et poétique à découvrir.

 

L’Enfant qui / Jeanne Benameur

‘Trois trajectoires, trois personnages mis en mouvement par la disparition d’une femme, à la fois énigme et clé.’ L’enfant, le père et la grand-mère. ‘Porté par la puissance de l’imaginaire, l’Enfant qui raconte l’invention de soi, et se déploie, sensuel et concret, en osmose avec le paysage et les élans du corps, pour mieux tutoyer l’envol.’

‘Dans ta tête d’enfant, il y a de brusques ciels clairs arrachés à une peine lente, basse, impénétrable.’ ‘Reste immobile, n’aie pas peur du gouffre. Le temps va passer. Tu peux te balancer lentement, doucement. La lumière n’entrera dans la cuisine qu »en plein midi, jusque-là tu peux rester dans la clarté tamisée par les grands arbres, avec encore quelque chose de la nuit autour de toi, qui t’apaise’.

On retrouve ici Jeanne Benameur avec son talent pour nous raconter des drames avec puissance et douceur. Aussi dans nos rayons : Profanes et Otages intimes.

 

 

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