En Guadeloupe avec Gisèle Pinneau

Romancière guadeloupéenne, Gisèle Pinneau a notamment écrit le magnifique ‘Mes quatre femmes’, également disponible dans nos rayons.

Dans son nouveau roman, elle nous entraîne à la Ravine claire, un ghetto de Guadeloupe, où vit Gina et ses 8 enfants. Gina, qui ne peut résister au désir de tomber enceinte, comme pour conjurer le sort de cette esclave qui se voyait enlever chaque nouveau né par son maître. La voix de l’esclave remonte à travers les temps et hante le récit. Elle qui s’est enfuie à la Ravine claire, qui était alors un refuge, et qui a pu y accoucher d’un fils et l’élever. Mais tous les esclaves enfuis ici ont été massacrés et ce fils, Théodore, tué sous les yeux de sa mère.Le refuge est devenu charnier.Mais l’esclave rappelle aussi à Gina qu’elle se souciait de l’avenir de ses enfant, contrairement à elle qui enfante et les laisse livrés à eux-même, à la drogue, à la prison…

C’est un ‘portrait de la Guadeloupe d’aujourd’hui tiraillée entre ses douleurs anciennes et ses fléaux modernes’

On retrouve dans ce roman, toute la force de l’écriture de Gisèle Pinneau, qui parvient si bien à entrecroiser les voix de ses personnages à travers les temps.

Des personnages quittent le ghetto et s’en sortent, mais l’épilogue nous rappelle que ‘rien n’a changé à la Ravine claire. Drogue, misère et violence prolifèrent’

‘Il savait que le monde était rude et la route tellement longue…Il faudrait toujours se battre pour accéder à la lumière….Et marcher seul avec ses peurs, marquer et inventer son chemin et fur et à mesure.’

http://www.franceinfo.fr/livre/le-livre-du-jour/cent-vies-et-des-poussieres-de-gisele-pineau-622669-2012-05-22

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