‘A la fin le silence’ de Laurence Tardieu.
Dans son dernier roman, Laurence Tardieu tisse, avec des mots à fleur de peau, l’intime et le collectif, questionne sa démarche d’écriture, s’attache aux résonances de l’art dans le quotidien -avec la photographe Diane Arbus dans son précédent ‘Une vie à soi’, avec des écrivains tels que Aharon Appelfeld ou David Grossman ici.
Ici s’entremêlent le récit de la vente de la maison familiale de Nice et le récit des attentats de janvier 2015 à Paris. La peur de la perte de la mémoire familiale et la peur de la barbarie des hommes. Le besoin de lutter contre l’oubli et l’urgence de trouver un refuge. L’écriture est à la fois une nécessité ‘C’était le seul livre que je voulais écrire. Il n’y en n’avait pas d’autre à ce point nécessaire’. L’écriture a un pouvoir ‘Ce que j’avais écrit resterait- resterait pour toujours. Mais elle a aussi des limites ‘Et parce que je n’avais pas tout écrit sur ma mère, il m’avait semblé alors qu’une deuxième fois elle mourrait, et cette fois elle était morte à jamais, elle venait de tomber dans le trou de l’oubli.’
A la fin de la lecture, on demeure dans ce silence, plein du bruit, de la puissance des mots, des odeurs, du souffle qui manque parfois, du vertige, du ‘désir fou d’ouvrir les yeux’…