La Métropole, en collaboration étroite avec le Département des Bouches-du-Rhône, vient de lancer un grand plan d’actions en faveur de la souveraineté alimentaire du territoire.

Avec 145 000 hectares de terres cultivées, le territoire métropolitain est fortement agricole. Premier producteur de fruits et de légumes (tomates, salades, courgettes, pêches, poires, olives…), il est confronté à un redoutable paradoxe : il exporte 90% de sa production, importe 90% de sa consommation, et huit achats sur dix se font en grandes surfaces. De ce paradoxe nait un enjeu de taille, qui est de rapprocher les consommateurs des producteurs, afin de « manger provençal », en rendant les produits locaux plus facilement accessibles, tant en termes de prix que de proximité, tout en permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail. Ce contexte, renforcé par la flambée des coûts de production (énergie, engrais, consommables…) et la hausse des prix des produits alimentaires (céréales, légumes, fruits…), favorise une priorisation des politiques publiques en la matière.

L’enjeu majeur de retrouver une capacité nourricière

Préserver la capacité nourricière du département est un impératif stratégique majeur. À commencer par la préservation des terres et leur capacité productive. C’est l’objectif actuellement poursuivi par le Projet alimentaire territorial, porté par la Métropole et le Pays d’Arles, avec l’appui du Département, qui encourage productions et ventes en circuits courts.

« Pour aller encore plus loin, nous lançons un plan de souveraineté alimentaire, élaboré conjointement par la Métropole et le Département. Car oui, nous voulons permettre au territoire de retrouver sa capacité nourricière ! Ce plan est notre arme absolue pour replacer l’agriculture sur le devant de la scène, pour l’imposer comme levier de croissance et d’indépendance. D’autant que la crise sanitaire et la guerre en Ukraine nous ont rappelé à quel point les questions de souveraineté et d’autonomie agricoles sont cruciales ! », a souligné Martine Vassal, présidente de la Métropole, à l’occasion de la présentation de ce plan d’actions.

10 actions fortes et concrètes qui seront déployées

Ce plan, lancé conjointement par la Métropole Aix-Marseille-Provence et le Département des Bouches-du-Rhône, comprend 10 grandes actions visant à rendre plus accessible la consommation de produits locaux et lutter contre l’artificialisation des sols, en préservant les terres agricoles :

  1. Ouvrir un à deux magasins de producteurs ou points de vente nouveaux par an.
  2. Installer des corners fruits et légumes locaux dans quatre à cinq grandes surfaces par an.
  3. Augmenter les livraisons de produits locaux aux écoles et collèges de 10 à 15% par an.
  4. Accroître la part de produits bio de 10% par an dans la restauration scolaire du département.
  5. Aider à l’implantation de légumeries ou d’unités de transformation culinaire.
  6. Reconquérir les 10 à 15 000 hectares de terres agricoles en friche.
  7. Créer deux zones agricoles protégées par an.
  8. Aider les communes ou les exploitants privés à acheter des terres agricoles à hauteur de 30 ha par an.
  9. Accompagner les communes pour la remise en culture des terres en friche.
  10. Accompagner l’installation d’agriculteurs à hauteur de 10 ha par an.