Après le succès de l’ouverture, le 12 janvier 2013 de Marseille Provence Capitale européenne de la culture, Maryse Joissains Masini, président de la Communauté du Pays d’Aix, a réitéré son opposition à la mise en place d’une métropole intégrée, coûteuse et sans réelle plus value dans un courrier adressé mardi au Premier ministre.

Pôle métropolitain : pourquoi est-il possible à Nantes et pas à Marseille ?

Partant du « formidable potentiel de développement de ce grand territoire », souligné par Jean-Marc Ayrault le 12 janvier à Marseille, et en réponse à son souhait que les initiatives soient coordonnées autour de projets fédérateurs de toutes les énergies, Maryse Joissains Masini assure partager cette volonté mais récuse fermement « l’analyse qui consiste à stigmatiser la division des acteurs locaux et à idéaliser la solution de la  “métropole’’ qui règlerait tous les problèmes ».

« Marseille mérite mieux que cette vision », ajoute-t-elle.

Le président de la CPA explique en effet que « Marseille Provence 2013 est, et sera, une réussite car toutes les forces culturelles et institutionnelles se sont fédérées autour d’un grand projet de dimension européenne ».

Si  la « gestation» de l’année capitale « n’a pas été aisée, cela ne condamne pas pour autant la méthode retenue basée sur la coopération entre les territoires », souligne-t-elle.

Elle considère que « l’existence d’une structure métropolitaine intégrée aurait conduit à une dilution des identités culturelles sans autre réelle plus value ».

Rappelant au Premier ministre son ambition de  créer un projet métropolitain respectueux de la spécificité et de la parole de chacun, Maryse Joissains Masini considère qu’il s’agit là d’une solution à la portée des acteurs du territoire « avec la mise en place des coopérations entre les communes et les intercommunalités, ainsi que nous l’avons proposée avec l’Union des Maires ».

« Le grand territoire d’Aix-Marseille-Provence ne doit pas devenir un champ d’expérimentation sur la base de solutions hasardeuses, longues à mettre en place et coûteuses pour le contribuable », affirme-t-elle.

Maryse Joissains Masini s’appuie sur l’exemple de la région urbaine de Nantes, ville dont Jean-Marc Ayrault a été maire. Elle observe que celle-ci « s’est constituée en pôle métropolitain dès juillet 2012, engendrant une coopération entre six communautés regroupant près de 800 000 habitants. »

Elle dit ne pas douter « que cette coopération entre les agglomérations de Nantes et de Saint-Nazaire produira de nombreux projets, sans qu’il soit nécessaire d’imposer une structure unique qui ferait disparaître les spécificités et les richesses de cette belle région ».