Pots de peinture, pinceaux, boucharde et cisailles dans le sac à dos : les gardes nature du Grand site Sainte-Victoire sont partis jeudi et vendredi pour deux jours en reconnaissance le long du GR 9 en commençant par accomplir les deux heures de marche qui les ont conduit sur le chantier pour une remise à neuf du balisage de ce sentier de grande randonnée. 

Si le balisage nécessite chaque année d’être rafraîchi et que des interventions d’entretien sont régulièrement réalisées dans le courant de l’année, reprendre les 15 km du GR9 qui court sur la crête de la Sainte-Victoire et redescend dans la vallée de Vauvenargues par les Venturiers est un travail très physique et d’endurance. Celui-ci n’est donc programmé que tous les trois ans. Ce travail de fond mobilise quatre gardes. Deux d’entre eux se consacrent aux travaux de peinture tandis que les deux autres procèdent à l’élagage et à la restauration des cairns et des empierrages.

La rencontre des gardes au travail intrigue les promeneurs qui les interpellent souvent. C’est alors l’occasion d’un échange avec le public et l’opportunité de mieux comprendre ce que recèle ce métier qui va de l’entretien et du nettoyage des parkings jusqu’aux inventaires scientifiques en passant par des travaux de terrassement, d’accueil et d’information du public ou d’animations auprès des scolaires.

« Ce sont des moments qui ne sont pas anodins, explique Xavier Nicolle, responsable du Groupe de surveillance et d’accueil des gardes nature de la Direction Grand Site Sainte-Victoire, car nous voyons toujours combien les gens sont surpris par notre polyvalence et la diversité des savoirs et des techniques auxquels nous devons recourir. »

Le rebalisage du GR9 est un chantier qui a été dévolu à la Direction Grand Site Sainte-Victoire par le collectif du Comité de randonnée, une instance de gestion des sentiers qui se réunit une fois par an.

Elle regroupe les associations telles que, l’Association des Excursionnistes Provençaux, l’Association Sainte-Victoire, la Fédération Française de Randonnée Pédestre, le Conseil départemental, et le Grand Site. Cette instance répartit entre ses divers membres, les sentiers à surveiller et à entretenir. Le comité de randonnée est même antérieur à la création du Grand Site puisqu’il était déjà opérationnel du temps du SIVU qui avait été créé après l’incendie du massif en 1989.

Boucharde et cairn

« Entretenir un sentier, ce n’est pas seulement peindre de nouvelles balises, explique Xavier Nicolle. C’est aussi effacer les anciens jalons, et la boucharde, ce marteau aux faces diamantées, c’est très lourd ! Avant de dessiner les nouvelles marques, il est souvent nécessaire de corriger le tracé pour plus de sécurité et de confort de marche, d’élaguer les arbres à proximité du cheminement prévu et même parfois empierrer des portions un peu scabreuses. C’est aussi reprendre chaque cairn, ces amas de pierres que l’on place le long du sentier pour marquer certains passages. Le travail est parfois assez léger mais d’autres fois on peut aller jusqu’à presque le raser avant de le remonter complètement. »